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La dénutrition, c'est quoi ?

Chaque année en novembre se tient la semaine de la dénutrition. A cette occasion, j'ai préparé une série de posts dédiés sur mon compte Insta que vous pouvez retrouver juste ici. Mais qu'est que ce c'est exactement la dénutrition ? Quelles sont les personnes les plus sujettes à en souffrir ? Quelles en sont les causes et les conséquences sur la santé ? Quelle prise en soin faut-il mettre en place ? Je vous explique tout !


NB : cet article ne se substitut par à une prise en soin par votre médecin traitant et une diététicienne experte en dénutrition.


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Tout d'abord, la dénutrition n'est pas une pathologie qui concerne uniquement les personnes âgées ou les pays ayant une forte précarité alimentaire. En France, la dénutrition touche plus de 2 millions de personnes. Une grande majorité se trouve être des personnes âgées, autonomes ou vivant en EHPAD, mais d'autres populations sont concernées : les personnes atteintes de pathologies chroniques dégénératives (cancers, MICI, démences, etc.), les patients ayant subi une intervention chirurgicale, les personnes hospitalisées, les personnes ayant eu un accident traumatique (grand-brûlé, hémiplégiques, etc.) et les patients atteints de troubles des conduites alimentaires.


La dénutrition se définit par une perte de poids involontaire, associée ou non à une perte de masse musculaire. Les symptômes en découlant sont nombreux : fatigue, vertiges, chutes, fractures, et ce sont plus généralement ces derniers qui conduisent le patient chez son médecin traitant. Pourtant, à ce moment-là, la dénutrition est souvent à un stade avancé. Il est donc très important de se rendre chez son médecin dès lors que l'on constate une perte de poids supérieure à 3kg sans que des actions aient été mises en place dans ce but (augmentation des dépenses énergétiques, rééquilibrage alimentaire), d'autant plus si l'on est atteint d'une pathologie chronique ou un sujet à risque. Cela permettra à votre médecin d'investiguer pour trouver les causes de cette perte de poids, et de vous orienter vers d'autres spécialistes, dont la diététicienne, afin de lutter contre le début de dénutrition. Il est bien plus simple d'inverser la courbe de poids à l'apparition de la perte, qu'une fois que la dénutrition est installée !


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Quelles sont les causes de la dénutrition qui devraient vous alerter ? Une baisse d'appétit, en lien avec un traitement médical, une pathologie, une restriction volontaire, une perte d'autonomie ou un isolement social ; une malabsorption intestinale, qui se traduit par des selles liquides, avec éventuellement présence de sang ; une augmentation de vos besoins énergétiques, liés à une pathologie maligne ou un acte traumatique (chirurgie, brûlure).


Les conséquences sont nombreuses, elles dépendent du stade d'évolution de la dénutrition et sont à prendre au sérieux : certaines citées plus haut (fatigues, vertiges, chutes, fractures), anémie et carences entraînant des dysfonctionnements métaboliques et hormonaux, sensibilité aux infections (baisse de l'efficacité du système immunitaire), confusion mentale et démence. Malheureusement, il arrive que la dénutrition soit trop avancée pour que l'on puisse la contrer.


Mais alors, en quoi consiste l'accompagnement diététique de la dénutrition ?


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En premier lieu, il faut augmenter les apports alimentaires. Pour cela, on pratique l'enrichissement alimentaire. L'objectif est d'augmenter la densité énergétique et/ou protidique des préparations. C'est-à-dire que l'on va augmenter l'apport d'énergie et/ou de protéine pour une même quantité d'aliment ingérée. L'idée est d'ajouter des ingrédients denses en énergie (huiles, beurre, crème, fruits oléagineux, sucre, miel, etc.), en protéines (viande, poisson, œuf, poudre de lait, poudre de protéines, tofu, tempeh, etc.) ou en énergie et protéines (fromage, oléagineux, légumineuses, etc.) dans les repas du patient. Par exemple une cuillère à soupe de poudre de lait dans le café, un œuf dans le velouté de légumes, une cuillère d'huile d'olive sur les pâtes, une cuillère à café de purée de noisette dans la compote, etc. Les déclinaisons sont multiples. En parallèle de l'enrichissement, on propose le fractionnement. Cela consiste à répartir les prises alimentaires tout au long de la journée. Ça permet d'avoir de plus petites quantités, adaptées à la réduction de l'appétit du patient, mais de ne pas diminuer les apports, voir de les augmenter. En différant les prises toutes les heures ou deux heures, le patient mange jusqu'à satiété sans surcharger son estomac, ce qui limite les sensations de lourdeurs associées parfois à des nausées. Ça permet aussi de faciliter le travail digestif, et de relancer le métabolisme. Le fractionnement, ce n'est pas très compliqué et ça n'a pas besoin d'être très régulé ni chronométré. Il suffit de décaler la prise de son dessert aux repas de quelques heures, de séparer son petit-déjeuner en deux et de s'assurer de prendre un goûter.


Si ces deux méthodes ne permettent pas au patient de recouvrer un bon état nutritionnel, ou au moins de stabiliser le poids rapidement, il est possible de compléter avec des CNO. Les CNO, ou compléments nutritionnels oraux, sont des aliments enrichis, conçus spécifiquement pour les personnes sujettes à la dénutrition, disponibles en pharmacie. Leur formulation est adaptée pour maximiser la digestibilité et les apports énergétiques et protidiques. Ils sont prescrits par le médecin, après avis diététique. En parallèle, il est également possible de proposer une nutrition artificielle. La nutrition artificielle intervient lorsque le patient n'est pas capable d'ingérer suffisamment d'aliments au cours de la journée pour combler ses besoins. Il peut s'agir d'une alimentation par voie orale, à l'aide d'une sonde, ou par voie veineuse (parentérale). Cette nutrition peut venir en soutien, elle sera alors distribuée préférentiellement la nuit, ou en remplacement total de l'alimentation lorsque cette dernière n'est pas possible. Dans tous les cas, cette alternative est proposée au patient après avis médical et diététique.


La prise en soin diététique de la dénutrition, c'est également composer avec les complications. Parfois, la dénutrition est à un stade avancé, induisant une grande fatigue chez le patient. Ce dernier n'est plus à-même de s'alimenter tout seul, il faut alors s'assurer de la présence d'une aide humaine, ou de faciliter les prises par du manger-main. Par ailleurs, la capacité masticatoire du patient peut également être touchée. Que ce soit à cause d'une pathologie (cancer ORL, AVC) ou en lien avec l'état de dénutrition, la fonction alimentaire peut être grandement fragilisée. Il faudra alors veiller à recommander une texture adaptée (de tendre à mixée-lubrifiée, en passant par hachée) avec un éventuel accompagnement par une orthophoniste pour limiter le risque de fausse-route.


Enfin, le dernier point d'attention, et non des moindres, est la présence de troubles digestifs. Je l'ai dit, la dénutrition a des conséquences métaboliques et donc digestives, auxquelles s'ajoutent parfois les effets secondaires des traitements médicaux ou des pathologies annexes. Les patients dénutris sont ainsi sujets à des nausées, des ballonnements, des diarrhées ou des constipations. Afin de palier ces troubles, il est très indiqué de veiller à une alimentation adaptée. Le fractionnement alimentaire ainsi que l'adaptation des textures, évoqués plus haut, permettront de réduire respectivement les nausées et les troubles intestinaux. En effet, une texture plus tendre sera plus digeste et facilitera le travail intestinal. D'autre part, il est également possible de proposer des repas tièdes ou froids, qui auront une odeur et un goût moins prononcés, ce qui limitera les nausées. De même, le choix des assaisonnements doit être judicieux. Il serait mal venu de proposer un plat très épicé à une personne dénutrie, qui pourrait en retirer non seulement une irritation des voies digestives supérieures (bouche, œsophage) mais aussi des troubles digestifs très importants.


Vous voilà mieux informé.e.s sur la dénutrition, ses causes et conséquences. Je vous rappelle toutefois que cet article ne vaut pas une consultation médicale, et qu'il a vocation à vous alerter sur les impacts de la dénutrition. Si vous constatez une perte de poids involontaire, je vous invite à vous rapprocher de votre médecin traitant pour en explorer les causes et d'une diététicienne pour enrayer son évolution.


Si vous souhaitez un accompagnement diététique pour une dénutrition ou toute autre problématique, rendez-vous sur mon profil Doctolib pour réserver votre consultation !




 
 
 

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